LA SUCCESSION DE COSME III de MEDICIS

Cosme III

Son père, Ferdinand II lui fait épouser Marguerite-Louise d’Orléans, fille de Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII et de sa 2e épouse Marguerite de Lorraine. Leur vie ne sera qu’une succession de récriminations de part et d’autre à tel point qu’elle finira par obtenir son retour en France en 1675.

Ils ont 3 enfants : Ferdinand, Anne-Marie et Jean-Gaston.

Sa succession sera l’un des problèmes de son règne. Il doit faire face à l’empereur qui considère la Toscane comme terre impériale, aux ambitions d’Elisabeth Farnèse, reine d’Espagne qui veut installer son fils et les autres puissances qui veulent éviter cela.

1689 : le mariage de Ferdinand

on lui donne le choix entre 5 princesses

Louis XIV, consulté donne sa préférence pour le Portugal car la constitution portugaise permet au mari de monter sur le trône. Ainsi il faut à Marie-isabelle un mari allié de la France. Mais les clauses portugaises se révèlent trop contraignantes : Ferdinand doit aller vivre à Lisbonne, renoncer à tous droits sur le grand-duché de Toscane (sauf si Pedro se remarie et a un fils). De plus si Marie-isabelle devient reine et si Cosme III, François-Marie, son frère et son 2e fils Jean-Gaston meurent sans héritier mâle, la Toscane sera annexée au Portugal gérée par un vice-roi. Malgré l’insistance de Louis XIV, le père et le fils refusent.

Il pense renforcer ses liens avec la France en lui faisant épouser Violante de Bavière, sœur de la dauphineMarie-Anne de Bavière. Mais un lourd contentieux financier manque de faire achopper le projet qui aboutit cependant en 1689. Ferdinand ne s’occupera guère de sa femme, peu intéressé par le mariage. Il meurt en 1713, avant son père sans héritier.

1691 : le mariage d’Anne-Marie

Cosme III a déjà essuyé plusieurs refus de cours royales : deux fois par l’Espagne, puis par le Portugal et enfin par le duc de Savoie.

En 1689 Cosme III se vexe de ce que le duc Victor-Amédée de Savoie ait obtenu le titre« d’altesse ». Pour éviter qu’il se tourne trop vers la France l’empereur lui propose de marier sa fille Anne-Marie à l'électeur palatin, Jean-Guillaume. Elle a 23 ans, il est temps de se marier et son futur est le frère de 2 reines : Espagne, Portugal et d’une impératrice d’Autriche.

Louis XIV veut s’opposer à ce mariage avec l’un de ses ennemis, mais Cosme lui exposa que sa fille ayant été élevée dans une famille liée à la France, elle ne pourra que faire perpétuer cette tradition dans le Palatinat.

1697 : le mariage de Jean-Gaston

Violante ne donnant pas d’héritier, le mariage de Jean-Gaston devient urgent. Mais, comme son frère, il ne se sent pas concerné par le mariage. Cosme consulte sa fille qui lui propose une riche héritière Marie-Françoise de Saxe-Lauenbourg, fille du dernier duc de Saxe-Lauenbourg et veuve du comte palatin Philippe de Neubourg dont elle a eu une fille. Cette dernière ne souhaite pas se remarier surtout avec un cadet de famille. Cosme fait appel à l’empereur pour obtenir gain de cause.

Ils se marient en 1697 et résident en Bohême. Elle n’est pas belle, pas riche, acariâtre et leur résidence est isolée à la campagne. Un an après il fit une escapade en France. Contraint de revenir près de son épouse il s’installa à Prague seul et contracte de grosses dettes au jeu. Cosme essaie par tous les moyens de faire revenir le couple en Toscane mais Marie-Françoise refuse. En 1709 Jean-Gaston revient seul sans héritier !

1709 : le mariage de son frère François-Marie

Il ne reste plus à Cosme qu’à convaincre son frère de renoncer au cardinalat et de prendre épouse. Il accepte moyennant le fait de garder les avantages financiers procurés par son état ecclésiastique. Il lui faut une épouse qui peut lui donner un héritier et qui ne soit pas liée aux intérêts français et autrichiens. Eléonore, fille de Vincent de Gonzague est retenue. Elle a 20 ans, lui 48. Il meurt en 1711 sans enfant.

La disparition des Médicis de Toscane

Cosme travaille à faire reconnaître sa fille Anne-Marie comme héritière après son frère Jean-Gaston sans succès. A la mort de Cosme, Jean-Gaston, accepte comme successeur un lointain cousin Charles d’Espagne (il est le fils d’Elisabeth Farnèse, arrière petit fille de Marguerite de Médicis, sœur de Ferdinand II, père de Côsme III). Mais le sort de la Toscane est réglé en 1738, à la fin de la guerre de succession de Pologne, par le traité de Vienne. Le duché est octroyé à François III de Lorraine, futur époux de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche, en compensation de son abandon du duché de Lorraine à Stanislas Leszczynski.

@ D’après "les derniers Médicis" Harold ACTON – Perrin 1984