MARIE de Médicis, "la petite fiancée de l’Europe"  (1573 - 1642)

Elle est la fille du grand-duc de Toscane François Ier et de Jeanne de Habsbourg, fille de l’empereur Ferdinand Ier.

Les prétendants:

Marie de Médicis est un beau parti. Les Médicis sont les banquiers de l'Europe, et, dès son avènement, en 1587, son oncle, le grand-duc Ferdinand, prétend l’unir avec n'importe lequel des souverains les plus éminents de la Chrétienté.

• L'Espagne propose Alexandre Farnèse, duc de Parme, ami et allié de l'Espagne, au surplus l'un des plus grands généraux de son temps, qui donnera du fil à retordre à Henri IV. Mais les négociations tournent court car Alexandre a d'autres ambitions matrimoniales.
• En 1589, l'Espagne propose le duc de Bragance. Il est l'héritier de l'ancienne famille régnante du Portugal.(à cette époque l’Espagne et le Portugal sont réunis sous la même couronne). Le nom que porte le duc, est illustre, mais il n'est pas prince régnant. Ferdinand, qui souhaite établir sa nièce "dans un rang au-dessus même de sa naissance et lui ménager un parti plus avantageux", ne peut consentir à une union qui la ravalerait au niveau d'une simple dame de bonne noblesse.
• Madrid propose alors un magnifique parti : l'Archiduc Mathias, frère de l'Empereur régnant Rodolphe II et héritier de l'Empire. Ferdinand est extrêmement flatté, mais les négociations traînent tellement que, désespérant de les voir aboutir, il se met à chercher un autre parti possible.

Marie a de hautes ambitions

Christine de Lorraine, l'épouse de Ferdinand, pense à l'un de ses parents, le prince de Vaudémont. Ce serait une union flatteuse car le duché de Lorraine est puissant, l'influence de ses princes est grande à la Cour de France grâce aux Guise, apparentés à la famille de Lorraine. Ferdinand est donc tout prêt à accéder à la suggestion de sa femme, mais, oh surprise, Marie refuse! Le scandale est énorme : depuis quand les filles à marier donnent-elles leur avis, et pire encore s’opposent à leur famille. Mais une prédiction avait dit à Marie qu’elle serait reine !, et elle y croit dur comme fer.

Devant le refus de Marie, les cours de Vienne et Madrid reviennent à la charge, car la dot de la demoiselle sera conséquente. L’empereur Rodolphe demande la main de Marie soit pour lui même soit pour son frère Mathias qui sera son successeur, et le versement de la dot serait plus ou moins importante selon celui ses deux qui l’épousera. Ferdinand accepte. Mais Rodolphe tarde à faire connaître sa décision et le grand duc n’est pas loin de penser que cela n’est fait que pour empêcher un mariage qui contrarierait la politique des Habsbourg.

Comment le grand-duc en vient à la marier à Henri IV

Les liens avec la France sont anciens : ils datent de Catherine de Médicis qui avait attiré dans son sillage bon nombre de toscans qui ont fait souche en France.

Les Médicis sont les banquiers attitrés des rois de France depuis Charles IX.

Henri IV, qui est marié depuis 1572 avec Marguerite de Valois, n’a pas d’héritier, et les 2 époux vivent séparés l’un de l’autre. L’entourage d’Henri le pousse à demander l’annulation du mariage auprès du Pape. Le Grand-duc est bien introduit auprès de ce dernier, il pourrait plaider la cause du roi. Et avec qui Henri IV pourrait-il se remarier ?.Le cardinal évêque Pierre de Gondi, originaire de Florence, propose Marie au grand-duc. Les italiens sont favorables à se mariage : cela permettrait au roi de France d’avoir des héritiers et d’asseoir la dynastie des Bourbons sur le trône de France. Pour les italiens cela permettrait à la France de reprendre pied en Italie et de contrebalancer l’hégémonie espagnole. Et le Pape pourrait jouer le diplomate entre ces 2 grandes puissances.

De plus, Ferdinand est énormément sollicité pour financer l’effort de guerre que doit mener Henri contre une invasion de l’Espagne, puis contre la rébellion du duc de Mercoeur en Bretagne.

Si les négociations traînent aussi longtemps c’est qu’Henri n’envisage pas de remplacer Marguerite par Marie. Il a en tête de faire reine de France, Gabrielle d’Estrées, sa maîtresse. Dans ses conditions le Pape ne s’engage pas à annuler le mariage et Marguerite de Valois refuse de céder la place à une favorite.

Gabrielle meurt subitement le 10 avril 1959. (peut être empoisonnée ?). Marguerite de Valois devient favorable à l’annulation de son mariage pour laisser la place à une lointaine cousine.

Sully s’empresse de ressortir le projet de mariage avant qu’Henri IV ne propose sa nouvelle maîtresse.

le Pape accorde l’annulation du mariage avec Marguerite, et les discussions en vue du mariage avec Marie vont aboutir rapidement. Le 16 décembre 1600, elle épouse Henri IV. Henri IV