MATHILDE, comtesse de Toscane, dite de Canossa (1046 - 1115)

Son père est Boniface III, nommé duc et margrave de Toscane par l’empereur Conrad II en 1027. Sa mère, Béatrice, est la fille de Frédéric II, duc de Haute Lotharingie. En 1054, à la mort de son père, elle reste seule héritière d’un des plus puissants états d’Italie. Son domaine comprend la Toscane, Lucques, Modène ; Reggio, Mantoue, Ferrare lui sont soumis.

En 1071, sa mère Béatrice s’est remariée avec Godefroi III Le Barbu, duc de Basse Lorraine. Il lui fait épouser son fils, issu d’un premier mariage, Godefroi Le Bossu. Mais elle ne tarde pas à se séparer de son mari.

"aller à Canossa" :

Elle va consacrer sa vie à servir la Papauté.

Pendant la querelle des « investitures », elle soutiendra fermement le parti du Pape. En 1070, Grégoire VII excommunie Henri IV. Ce dernier envahit l’Italie, et Mathilde héberge le Pape dans sa forteresse de Canossa. Elle va servir d’intermédiaire entre les deux hommes. Ceci aboutira à l’absolution du roi de Germanie par le Pape, qui retirera son soutien aux princes allemands révoltés. C’est dans la forteresse de Canossa, qui appartient à Mathilde, que l’empereur se rendra, à genoux, demander la clémence de Grégoire VII.

En 1089, elle épouse Welf V (guelfes), duc de Bavière, réalisant l’union de deux des plus puissantes maisons d’Italie et d’Allemagne. Ce qui n’est pas du goût de l’empereur Henri IV, qui envahit de nouveau les Etats de Mathilde, qui se retranche à nouveau à Canossa. Elle utilisera un stratagème pour triompher des troupes de l’empereur. Henri se réfugie à Pavie où il apprendra la révolte de son propre fils Conrad, qui se fait couronner, roi d’Italie, à Milan, avec l’appui de Mathilde et de Welf.

Donation de ses Etats au pape :

Elle fait don de ses territoires au pape. Indigné, son mari, se sépare d’elle en 1105, et embrasse alors le parti de l’empereur. Cette donation pose un problème, car, il semble que, d’après les lois féodales, Mathilde n’ait pas eu le droit de disposer librement de ses fiefs. Quoiqu’il en soit, les conséquences furent que, comme le véritable suzerain devint douteux, beaucoup de contrées d’Italie ne sachant pas si elles appartenaient à l’empereur ou au Pape, formèrent des communautés puissantes, et profitèrent de la rivalité entre les deux pouvoirs pour obtenir des franchises.

Les nouvelles principautés italiennes du XIIIe siècle :

Ainsi, après près d’un siècle pendant lequel Papes et empereurs se disputent l’héritage de Mathilde, on vit au XIIIe siècle, des familles nobles ou de banquiers s’installer à la tête d’Etats et mettre en place des dynasties sur les anciens territoires de la comtesse :