3 dynasties règnent sur la Bretagne :
- Les premiers ducs bretons doivent se protéger
des visées des comtes d’Anjou, du Poitou et des ducs de Normandie.
- Les ducs Plantagenêt
s’implantent de 1156 à 1203, avec Geoffroi, frère cadet d’Henri II ;
puis mainmise directe d’Henri avant qu’il n’installe son 3e fils
Geoffroy à la tête du duché en lui faisant épouser Constance
l’héritière de Conan IV. Son fils Arthur qui pourrait prétendre à la
succession au trône d’Angleterre à la mort de Richard Cœur de Lion,
sera tué par son oncle Jean Sans Terre.
- Sans descendant il
ne reste qu’Alix de Bretagne fille du 3e mariage de Constance.
- Les
ducs Capétiens de 1213 - 1341 : Philippe Auguste réussit à mettre la
main sur le duché en unissant Pierre de Dreux, un de ses petits
cousins, à Alix, l’héritière de Bretagne. Bien que de souche
capétienne les Dreux mènent un politique d’équilibre par les unions
qu’ils négocient. Cependant, à la mort de Jean III qui décède sans
héritier mâle (il s’est cependant marié 3 fois) une guerre de
succession
«
la guerre des deux Jeanne »
s’ensuit où les 2 partis qui revendiquent la succession sont
soutenus respectivement par la France et l’Angleterre alors en
guerre. En 1365 le traité de Guérande règle le litige au profit des
Montfort.
1381 – 1491 : la Bretagne un duché indépendant
Les ducs vont s’efforcer de nouer des liens avec les états d’Europe renforçant ainsi leur neutralité et leur
indépendance. Les mariages sont au service de cette politique :
-
Jean IV épouse en 1e noces
Marie d’Angleterre. Sa 3e épouse,
Jeanne de Navarre, se remarie avec Henri IV d’Angleterre, lorsqu’elle deviendra veuve.
-
Jean V permet au duché d’atteindre son apogée. Il se déclare « duc de Bretagne par la grâce de
Dieu » et mène une politique prudente évitant de s’engager dans le conflit qui vient de renaître entre la France et
l’Angleterre. S’il épouse
Jeanne de France, fille de Charles VI, ses 2 frères s’unissent avec la maison de Bourgogne et
d’Orléans (la maison de Bourgogne étant l’alliée de L‘Angleterre, tandis que la maison d’Orléans soutient le roi de France)
-
Il envoie son fils aîné François à la cour de France, et le cadet Pierre à la cour d’Angleterre où il deviendra connétable du roi.
1491 – 1532 : la fin de l’indépendance: une série de ducs sans héritier
-
François Ier de son 2e mariage avec Isabelle d’Ecosse n’a que 2 filles : Marguerite et Marie.
Malgré les protestations de la cour d'Écosse, il choisit pour héritier son frère Pierre de Guingamp.
-
Pierre II, succède donc à son frère. N'ayant pas d'enfant et pour éviter toute
contestation ultérieure, il marie sa nièce Marguerite à François d'Étampes, troisième dans l'ordre de
succession, et la cadette Marie au plus grand baron de Bretagne Jean de Rohan.
-
Arthur III comte de Richemont, connétable de France, frère de Jean V succède à son neveu Pierre.
-
François II d’Etampes, son neveu qui a été marié à sa cousine Marguerite prend la suite.
-
A la mort de Marguerite Jean II de Rohan revendique la succession du duché au nom de sa femme Marie, sœur de Marguerite.
-
En 1477, La guerre de cent Ans est terminée depuis un moment. Louis XI est roi de France et vient de finir d‘en découdre avec la Bourgogne
et son duc Charles Le Téméraire. Il peut se tourner vers la Bretagne.
-
François II, veuf de Marguerite s’est cherché une nouvelle épouse en la personne de Marguerite de Foix.
fille de la reine de Navarre Eléonore. Mais elle ne lui donnera que 2 filles :
Anne et Isabeau.
La loi « salique » n’existe pas en Bretagne : Constance, fille de Conon IV et Alix sa fille ont hérité du duché de leur
père. Mais une des clauses du traité de Guérande, qui a mis fin à la guerre de succession du duché, stipule qu’au cas
où il n’y aurait pas de descendance mâle dans la lignée des Montfort, le duché repasserai à la branche des
Penthièvre. A toutes fins utiles Louis XI rachète à Nicole de Penthièvre, ses droits à succession.
- 1487- 1488 : certains nobles bretons reconnaissent Charles VIII, comme successeur légitime au duché et font appel à lui.
C’est la guerre entre la France et la Bretagne à l’issue de laquelle François II doit signer la paix du Verger, et accepter de ne pas
marier ses filles sans le consentement du roi de France. François II en meurt de chagrin, peu de temps après avoir signé le traité. Anne devient duchesse
-
Or parmi les nombreuses alliances que son père avait envisagées pour Anne, il y avait Maximilien d’Autriche à qui
elle se marie, par procuration en décembre 1490. C’est à nouveau la guerre avec la France puisque le roi de France n’a pas
été consulté. Plutôt que de capituler sans condition et voir le duché annexé purement et simplement, Anne se
résout à épouser Charles VIII. Lors du mariage ils se cèdent mutuellement leurs droits sur la Bretagne. Il est également
convenu que si Charles VIII meurt sans héritier, Anne s’engage à ne pas se remarier ou à épouser l’héritier de la couronne
-
C’est ce qu’il advint à la mort de Charles VIII. Anne épouse alors Louis d ‘Orléans, devenu Louis XII. Cette fois
il est stipulé, dans le contrat, que le duché reviendra, non pas à l’héritier du trône, mais au 2e enfant,
permettant ainsi au duché de « renaître ». «
Anne, une duchesse deux fois reine »
-
Louis XII et Anne n’auront que 2 filles : Claude et Renée. Louis XII envisage un moment de marier Claude au petit fils de Maximilien, le
futur Charles Quint, mais, afin que le duché ne tombe pas en mains étrangères, il préfère, après la mort d
‘Anne qui s’y était opposée violemment, lui faire épouser le futur héritier au trône de France :
François d’Angoulême
-
Rapidement François Ier obtient de sa femme qu’elle lui lègue ses droits sur le duché, et qu’il revienne à
leur fils aîné et non au cadet. Pour plus de sûreté il marie la sœur de Claude, Renée au duc Hercule d’Este, qui
l’emmène en Italie, où jamais personne ne lui soufflera l’idée qu’elle peut avoir des droits sur le duché.
-
En 1424, à la mort de Claude de France, François Ier administre le duché au nom de son fils
-
En 1532, les Etats de Bretagne, moyennant de conserver certains privilèges, demandent l’union à la France