FLORENCE aux MEDICIS, puis le duché de Toscane  (1360 - 1737)

Florence faisait partie de la « marche Toscane » léguée en 1140 par Mathilde au Pape. La ville était prospère grâce à 2 activités qu’elle sut développer : l’artisanat de la laine et des étoffes, et les échanges commerciaux qui amenèrent les florentins à devenir banquiers et à intervenir sur les principaux sites d’échanges européens jusqu’au milieu du XIVesiècle.

La concentration des richesses aux mains de l’oligarchie florentine, favorisa l’ascension de la famille Médicis aux plus hautes fonctions.

La 1e maison Médicis :

Cosme de Médicis dit l’Ancien  (1434 – 1464) . Il assuma, à partir de 1434, une influence prépondérante dans la gestion de la cité. Il sut habilement manœuvrer en matière de politique étrangère, tout en se révélant un prodigieux mécène.

Pierre le Goutteux  (1464 – 1469) qui lui succède ne fut qu’une transition. Il marie son fils à la famille des Orsini.

Laurent le Magnifique  (1469-1492) : Il donne toute sa puissance à Florence. Mais des maladresses politiques engendrent des complots plus ou moins soutenus par le Pape Sixte IV. Son successeur Innocent VIII se rapproche de Laurent et, en mars 1487, marie son fils naturel Cibo avec Madeleine de Médicis, puis nomme cardinal, Jean, second fils de Laurent. Quant à ce dernier, il met le pied à Rome en organisant le mariage de son fils aîné Pierre avec Alfonsina Orsini.

Pierre le Malchanceux  (1471-1492) : se retrouve ruiné et fut chassé de la ville qui fut instaurée en République sous la férule de Savonarole. En 1498, le Pape, Alexandre VI Borgia, inquiet, le fit brûler et donna à Florence une république aristocratique.

Le gouvernement des Papes  (1512 - 1527)

Les Médicis revinrent plus ou moins au pouvoir. Soutenant Louis XII, qui voulait déposer le Pape Jules II, la ville se vit assiégée et le Pape favorisa le retour des Médicis au pouvoir par le biais de Julien, frère de Pierre et du cardinal Jean de Médicis qui devient, en 1513, Pape sous le nom de Léon X. Envoyé à la cour de France, Julien obtient la main de Philiberte de Savoie, sœur de Louise de Savoie, mère du roi de France, et le titre de duc de Nemours. Mais il meurt rapidement sans héritier.

Léon X désigne alors son neveu Laurent II, à qui il remet le duché d’Urbino, et pour consolider son installation et contrer l’empereur, négocie, avec François Ier un mariage avec l’une de ses parentes. Le roi de France propose Madeleine de la Tour d’Auvergne, riche héritière. Mais Laurent meurt rapidement. Voyant ses espoirs anéantis d’instaurer une dynastie Médicis avec l’aide de la France, Léon X se rapproche discrètement de Charles Quint. Il lui reste sa petite nièce Catherine dont François Ier réclame la tutelle. Pour gagner du temps Léon X déclare la marier à son cousin Hyppolite bâtard de Julien de Nemours, et avec l’aide de l’empereur parvient à chasser les Français de Milan. Mais il meurt. L’affaire reste en suspens jusqu’à l’arrivée d’un nouveau pape Médicis, Jules, qui va régner sous le nom de Clément VII. Ce dernier continue comme ses prédécesseurs à balancer entre le roi de France et l’empereur.

Le rapprochement de Clément VII avec François Ier, entraîna l’intervention des armées de Charles Quint et le sac de Rome en 1527. Les républicains chassèrent les Médicis de la ville. Il faut attendre la réconciliation entre l’empereur et le Pape pour que celui-ci prête son armée à la reconquête de Florence pour les Médicis. Le pape en profite pour favoriser l’accession de son propre fils illégitime au pouvoir, au détriment de Catherine et de son autre neveu Hyppolite. Il dota confortablement Hippolyte et le nomma légat en Hongrie. Pour Catherine, il décida de l’utiliser somme atout politique et envisagea son mariage.

La 2e maison Médicis : duc de Florence et grand duc de Toscane :

Alexandre  (1521 – 1527) : Un décret impérial de 1532, désigne Alexandre, duc de Toscane, mais l’empereur garde le contrôle du gouvernement. En 1536, le Pape lui fait épouser Marguerite, fille naturelle de Charles Quint. Il fut assassiné par un cousin Lorenzacio (qui inspirera une pièce à Musset). C’est la fin de la fin du règne de la branche aînée des Médicis.

Cosme Ier (1537 – 1574) : Il est le fils de Giovanni delle Bande Nere. Il réussit à redonner son autonomie au duché en faisant partir les troupes impériales. En 1569, il obtient le titre de grand duc de Toscane, incluant Sienne, et est couronné par le Pape.

François Ier  (1574 – 1587): Il n’a aucune qualité pour diriger un état. Il se place sous la protection des Habsbourg d’Espagne. De son mariage il n’a que des filles. A sa mort son frère, Ferdinand qui est cardinal, abandonne l’état ecclésiastique pour pouvoir lui succéder et se marier.

Ferdinand Ier (1587 – 1609) : Il se rapproche de la France en épousant Christine de lorraine (petite fille de Catherine de Médicis) En politique étrangère il fut l’allié d’Henri IV à qui il donna sa nièce en mariage : Marie de Médicis. Mais la France faisant la paix avec la Savoie, ennemie de Florence, il retourne à l’alliance espagnole.

Cosme II (1609 - 1621) : Malade, il confie la gestion du duché à un conseil où siège sa grand-mère Christine de Lorraine et sa mère Marie-Madeleine d’Autriche. Il fait fermer les banques des Médicis dans toute l’Europe, provoquant la ruine de la famille.

Ferdinand II  (1621 – 1670) : Il n'a que 10 ans lorsque son père meurt. Il laisse les espagnols conforter leur emprise sur le duché. Il assura sa protection à Galilée.

Cosme III  (1670 – 1723) : Son long règne est marqué par la recherche d’un successeur. Il avait épousé une nièce de Louis XIV, Marguerite-Louise d’Orléans. Ses deux fils n’ont pas d’héritier. Les grandes puissances s’opposent à ce que sa fille Anne Marie veuve de l’électeur palatin lui succède. Il demande alors à son frère François d’abandonner son état ecclésiastique pour se marier. Mais cette union avec Eléonore de Gonzague restera stérile.

Jean-Gaston  (1723 – 1737) : Grand duc de Toscane. Il accepte comme successeur un lointain cousin Charles d’Espagne (il est le fils d’Elisabeth Farnèse, arrière petit fille de Marguerite de Médicis, sœur de Ferdinand II, père de Côme III). Mais le sort de la Toscane est réglé en 1738, à la fin de la guerre de succession de la Pologne par le traité de Vienne. Le duché est octroyé à François III de Lorraine, futur époux de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche, en compensation de son abandon du duché de Lorraine à Stanislas Leszczynski.

♥ Les Médicis: splendeur et secrets sans pareille d'Alexandre DUMAS