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LES GUERRES D’ITALIE, le mirage italien des rois de France (1494 - 1559)
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Elles sont une suite de conflits menés par les rois de France de Charles VIII à Henri II pour faire valoir leurs
prétentions héréditaires sur le royaume de Naples et le duché de Milan.
Chapitre 1 : le royaume de Naples (1494 - 1497)
Les protagonistes
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Charles Ier d’Anjou avait été sacré roi de Naples et de Sicile par le Pape.
Chassé tout d’abord de la Sicile après l’épisode des
"vêpres siciliennes" et l’invasion du roi
d’Aragon, il se réfugie à Naples. Sa descendance en assurera la direction (revendiquée toutefois par les Aragonais)
jusqu’à ce que ces derniers prennent le contrôle du duché et y installent à leur tour leur
dynastie
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Charles VIII en arrivant au pouvoir est tout pétri de cette gloire passée de sa famille, et se laisse attirer par le
"rêve
italien". René d’Anjou dernier duc, sans héritier, avait cédé ses droits sur Naples, et la Sicile à Louis XI.
Charles ménage ses arrières en concluant la paix avec l’empereur en lui rendant la dot de marguerite d’Autriche qu’il
n’a pas épousée, achète la bienveillance de Ferdinand d’Aragon en lui restituant le Roussillon, et s’assure de la
neutralité du roi d’Angleterre.
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La mort du roi de Naples en 1494 lui fournit le prétexte pour faire valoir les droits de la maison d’Anjou.
Les évènements:
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Avec son armée et des mercenaires il s’empare de Naples et pille les richesses du pays. Mais il est difficile de s’y
maintenir. En 1495, le Pape, Venise, l’empereur et Ferdinand d’Aragon constituent la
"ligue de Venise" destinée à bloquer
les communications de Charles entre Naples et la France. Cela se solde par un échec, Charles peut regagner la France, mais son représentant sur
place manque de renforts militaires et doit se retirer devant les troupes de Ferdinand d’Aragon.
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Charles cherche à repartir en Italie et négocie un partage de la péninsule entre lui et Ferdinand lorsqu’il meurt.
Epilogue:
son successeur est Louis XII, un cousin. Il va céder lui aussi au
"mirage italien", reprendre les prétentions des
Valois, auquel s’ajoutera les revendications sur le Milanais.
Chapitre 2 : Valentine ou l’héritage italien (1499 - 1500)
Les protagonistes :
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En octobre 1360, Jean II Le Bon marie sa fille Isabelle de Valois avec le fils de Blanche de Savoie et de Galéas Visconti, coseigneur de
Milan. Elle a 11 ans et Jean-Galeas seulement 8.
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La famille Visconti n’est normalement pas d’un rang qui puisse prétendre à la main d’une fille de roi, mais elle
est très riche et a proposé 600 000 écus d’or au roi de France pour payer sa rançon au roi d’Angleterre Edouard III, qui
l’avait fait prisonnier avec ses fils à la bataille de Poitiers.
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Isabelle et Jean Galéas auront 4 enfants dont un seul survit
Valentine
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En 1389 Valentine épouse son cousin Louis d’Orléans, frère de Charles VI. C’est au nom de cette filiation que son petit-fils Louis d’Orléans,
devenu Louis XII va affirmer ses prétentions sur le duché de Milan.
Les évènements :
Dès son avènement, Louis XII décide de s’attribuer le titre de duc de Milan, faisant valoir les droits de sa
grand-mère Valentine dont le père avait été écarté du pouvoir par les Sforza. Il s’assure le soutien du
Pape et la complaisance de Venise. En 1499, après bien des épisodes Ludovic le More est finalement capturé et transféré à
Loches oł il mourra.
Chapitre 3 : l’Italie est perdue (1500 - 1514)
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Bien installé, Louis XII pense que le soutien du Pape, et la neutralité de Venise lui sont toujours acquis, et il négocie
avec Ferdinand d’Aragon le partage du royaume de Naples. Ferdinand ne se laisse pas faire et chasse, définitivement, les Français de Naples
en 1504. Le traité de Blois projette le mariage de Claude de France avec le fils de Maximilien, le futur Charles Quint. Par le même traité
Germaine de Foix, nièce de Louis XII, épouse Ferdinand d’Aragon, grand-père de Charles.
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Pire encore, le nouveau Pape Jules II n’est plus favorable aux Français. C’est un intrigant de tout poil. Il organise, en 1511,
une Sainte Ligue qui parvient à chasser les Français de Milan.
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Dans le même temps, les Anglais débarquent à Calais, Ferdinand d’Aragon est aux portes de la Navarre, les Suisses se
dirigent vers Dijon et l’empereur vers lenord de la France.
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Heureusement Jules II meurt. Son successeur Léon X est pro français. Il est temps de négocier, fin 1513, le traité de
Dijon par lequel Louis XII renonce à tous droits sur le duché de Milan.
Chapitre 4 : François Ier reprend le flambeau (1515
- 1516)
Comme Louis XII, François Ier est fasciné par l’Italie.
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François s’allie cette fois avec Venise, l’Angleterre et même Charles Quint, pour déloger les Suisses
qui gèrent le duché en lieu et place du jeune Maximilien Sforza.
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Il s’empare de Turin et gagne la bataille de Marignan (1515) contre les Suisses. Mais c‘est un succès qui ne lui procure que le
passage vers la Lombardie. Toutefois il signe la "Paix Perpétuelle" avec les cantons suisses qui sera respectée à tout jamais,
et conclut un concordat avec le pape.
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1516, à la paix de Noyon, Charles, qui est devenu roi d’Espagne ,reconnaît les droits de François Ier sur le
Milanais à condition qu’il renonce à tous droits sur le royaumede Naples.
Chapitre 5 : les Habsbourg contre les Valois-Orléans (1521
- 1526)
En 1519, Charles Quint est devenu le souverain le plus puissant d’Europe en héritant de ses 4 grands-parents. Ses possessions
espagnoles, autrichiennes et des Flandres encerclent la France. Les affrontements des deux souverains ne se limiteront pas seulement à l’italie.
Toutefois en ce qui concerne cette zone :
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De 1521 à 1524, François Ier lance chaque année une nouvelle offensive, jusqu’au désastre de Pavie et
sa capture par Charles Quint en 1525, puis sonincarcération en Espagne.
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par le traité de Madrid de 1526 François I renonce à ses droits sur l’Italie, l’Artois et la Flandre, doit
céder la Bourgogne et épouser la sœur de Charles Quint, Eléonore.Accord qu’il reniera dès sa libération.
Chapitre 6 : suite et fin (1526 - 1529)
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François Ier va mettre à profit le sac de Rome, par les troupes de l’empereur en 1527, pour réoccuper le Milanais et une
partie du royaume de Naples. Mais épidémies et défections l’obligent à quitter l’Italie en 1529.
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Par le traité de Cambrai, dit "la paix des Dames" : il renonce encore une fois à l’Italie,
l’Artois, conserve la Bourgogne, verse une rançon pour la libération de ses fils et épouse Eléonore.
Chapitre 7 : les derniers sursauts (1536 - 1539) et (1542
- 1546)
La mort du dernier héritier des Sforza en 1535 rouvre la question du Milanais. François Ier trouve un moyen détourné pour
récupérer cette terre qu’il revendique toujours comme
"un héritage légitime". Il réclame à son oncle
Charles III de Savoie, demi-frère de sa mère Louise de Savoie, la part d’héritage que Louise aurait du recevoir à la mort de
son père le comte Philippe. Ceci lui permettrait d’avoir un accès aisé vers l’Italie, ou de servir de monnaie d’échange contre le Milanais.
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Charles Quint prend très mal cette invasion de la Savoie car il est le beau-frère de Charles de Savoie (leurs 2 épouse sont sœurs)
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Trèves et conflits vont émailler les années suivantes, mais elles dépassent de loin la question italienne
Epilogue :
Henri II va encore entretenir l’espoir de s’installer en Italie. Les affrontements avec les Habsbourg vont se multiplier. Las alliances varieront aux gré des
intérêts de chacun.
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Finalement le deuxième traité du Cateau-Cambrésis, signé le 3 avril 1559, entre Henri II et Philippe II d’Espagne ,met fin à l‘épopée
française en Italie. L’ensemble de ces clauses sera respecté pendant plus d’un siècle.