CATHERINE de Médicis, un atout entre les mains des papes Médicis  (1519 - 1589)

Les Médicis et la couronne de France :

Tout commence lorsque Jean de Médicis devenu Pape sous le titre de Léon X, envoie son frère Julien en France, en 1515, pour féliciter François Ier de sa victoire, et que le roi lui octroie la main de sa tante, Philiberte de Savoie, ainsi que le titre de duc de Nemours. Mais, cette union spectaculaire fut vite réduite à néant. Julien meurt un an après son mariage, ne laissant aucun enfant légitime.

LéonX confie à son jeune neveu, Laurent II, fils de Pierre l'Infortuné le gouvernement de Florence. Pour consolider son pouvoir le pape estime indispensable de lui assurer une protection royale. Celle de François Ier parait la plus facile à obtenir car le roi a besoin de recevoir du Saint-Siège l'investiture de Naples. Léon X négocie, pour son neveu, la main d'une parente du souverain. François 1er, qui avait d'abord pensé à une fille de Jean d'Albret, roi de Navarre, offre en définitive la main d'une princesse de sang royal, Madeleine de la Tour d'Auvergne. Elle et sa sœur Anne, sont des orphelines très riches qui comptent Saint-Louis parmi leurs ancêtres. Mariés en 1518, Laurent et son épouse meurent en 1519, quelques jours après la naissance de leur fille Catherine.

Catherine, l’héritière légitime des Médicis à Florence

A la mort de ses parents, François Ier réclame la tutelle de Catherine, pour obliger le Pape à soutenir sa candidature sur le trône impérial. Pour la retenir en Italie, le pontife déclare vouloir la marier à son cousin Hippolyte, fils bâtard de Julien de Nemours. En réalité, il cherche à gagner du temps pour mieux rompre avec le roi de France. Il s’allie avec Charles Quint, pour chasser les Français de Milan en novembre 1521, mais profite peu de son succès car il meurt le 2 décembre 1521.

Catherine, est élevée par une tante avec les deux bâtards des Médicis, Hippolyte, né en 1511, fils de Julien, et Alexandre surnommé le More, né en 1512 qui semble avoir été le fils naturel de Jules de Médicis. Tout se passe calmement pendant le Pontificat d'Adrien VI, successeur de Léon X.

En 1523, Jules de Médicis devient Pape, sous le titre de Clément VII. Il commence alors une politique de balance qu'il va poursuivre pendant les onze ans de son pontificat, entre François Ier et Charles Quint. Ainsi en 1527, en représailles d’une alliance contre l’empereur les troupes de celui-ci envahissent Rome. Les républicains florentins en profitent pour chasser les Médicis, dont Catherine, de Florence. Elle ira à Rome où elle reçoit une éducation très raffinée.

Deux ans plus tard Clément VII obtient le soutien armé de Charles Quint pour reprendre Florence. Le traité prévoit le mariage de son fils Alexandre avec Marguerite, la fille bâtarde de l'empereur. Les Médicis sortaient de l'orbite française pour graviter autour de la maison d'Autriche.

Catherine est l’unique héritière de la branche aînée des Médicis, mais Clément VII impose Alexandre comme prince de Florence aux dépens Catherine et d’Hyppolite. Elle est cependant envoyée à Florence pour apporter, par sa présence d'héritière légitime, sa caution à l'organisation du nouveau gouvernement. En mai 1530, Alexandre est proclamé duc perpétuel et héréditaire de Florence. Le pape a d’autres projets pour sa petite-cousine qu’il appelle « sa nièce ».

Un atout politique pour le Pape

Clément VII a, depuis longtemps, décidé d'utiliser Catherine comme un atout politique. Dès ses neuf ans, le pape examinait les partis possibles :

Puis, pendant le séjour de Catherine à Rome, après le siège de Florence, d'autres prétendants furent approchés :

Finalement, en 1533, le Pape arrive à conclure simultanément les mariages de son fils avec une fille de l’empereur et celui de Catherine avec un fils du roi de France dont on ne pressentait pas encore qu’il ferait de Catherine une reine.