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L'ARTOIS : une dot pour les filles ŕ marier (1237 - 1384) |
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Le comte de Flandre, Philippe d’Alsace, le détache du comté pour former la dot de sa nièce Isabelle de Hainaut, lors de son mariage avec Philippe Auguste en 1180.
Mais le gendre et le beau-père se disputent à l’occasion de la succession du Vermandois. Une guerre éclate qui se terminera par le traité d’Arras en 1191 et qui soumet l’Artois au domaine royal.
En 1237, Louis IX, pour respecter les volontés de son père, le donne en apanage à son frère cadet Robert et l’érige en comté .
Après la mort de Robert II, la succession est revendiquée par sa fille Mahaut, comtesse de Bourgogne, et sonetit-fils Robert III.
Mahaut d’Artois a épousé Othon IV, comte de Bourgogne: leurs 2 filles ont fait des mariages royaux: Jeanne a épousé Philippe V et Blanche, Charles IV. Mais avec leur cousine Marguerite de Bourgogne elles se sont rendues coupables d’adultère. Si Blanche meurt en captivité, Jeanne a été sacré reine avec son mari. Malgré les scandales, Mahaut a une position privilégiée à la cour.
La coutume d’Artois accepte la succession par les femmes. Mahaut, soutenue par les villes de l’Artois, est confirmée par 2 fois dans ses droits, par la cour des pairs du royaume.
Robert accepte ce jugement, mais en 1318, il épouse Jeanne de Valois et devient de ce fait le beau-frère du futur Philippe VI. Robert décide d’intenter un nouveau procès à sa tante. Mais, par la présentation de faux documents pour prouver ses droits, et la mort quelque peu suspecte de sa tante Mahaut puis de sa cousine Jeanne ,qui le feront soupçonner de sorcellerie, le roi de France tranche en faveur de Mahaut. Il se réfugiera en Angleterre auprès d’Edouard III et de son épouse Philippa de Hainaut qui l’accueilleront comme membre de leur famille.
L’Artois revient à la petite-fille de Mahaut, Jeanne qui a épousé Eudes IV, duc de Bourgogne, puis en 1347 à leur fils Philippe de Rouvre. A sa mort en 1361, sans héritier, l’Artois revient à sa grand-tante Marguerite, puis en 1382 à son fils Louis de Male qui est déjà comte de Flandre depuis 1346. Sa fille Marguerite de Male, duchesse de Flandre, deux fois duchesse de Bourgogne , car, après être veuve de Philippe de Rouvre, elle sera mariée par le roi Jean II Le Bon à son dernier fils Philippe le hardi.
Ainsi l’Artois, comme la Flandre passent dans la maison de Bourgogne. Les ambitions des grands ducs d’occident vont se heurter à celles des rois de France et notamment Louis XI.
L’Artois devient un des enjeux de la lutte entre louis XI et Charles le Téméraire. Dès la mort de ce dernier, en 1477, l’Artois est occupé par les soldats français malgré les droits de Marie de Bourgogne, héritière de Charles, et défendus par son époux Maximilien d’Autriche. Par le traité d’Arras en 1482, l’Artois sera donné en dot à Marguerite d’Autriche, fille de Maximilien et de Marie, et fiancée au dauphin le futur Charles VIII.
Mais le mariage sera rompu, au profit de l’alliance avec la Bretagne, et Marguerite retournera dans ses foyers. La possession de l’Artois sera l’objet d’une nouvelle lutte. Finalement Charles VIII rendra la province en 1493. L’Artois sera définitivement rendu aux Habsbourg par le traité de Cambrai ; traité négocié par Louise de Savoie, mère de François Ier, et cette même Marguerite d’Autriche, tante de Charles Quint.
Philippe le beau, marié à Jeanne la Folle, en prend possession en 1498, puis Charles Quint. Il passe sous domination espagnole lorsque Charles Quint divise ses états entre son frère Ferdinand et son fils Philipe II.
Conquis en 1640, dans le cadre de la guerre de Tente Ans, il ne redeviendra français qu’au traité des Pyrénées en 1659.