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LORRAINE, un duché entre l’Empire et la France (1048 - 1431) |
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Il est nommé duc héréditaire et, de par sa famille, était lié à l’empereur.
Il se vit contester ses droits. Il se les fit confirmer par une assemblée de la noblesse lorraine, et, pour avoir la paix avec son frère cadet Gérard, il lui donna en apanage le comté de Vaudémont, ce qui en fait sera source de conflit tout au long des siècles. Son fils Simon (1115 - 1138) lui succède.
Lorsqu’il meurt, Conrad III, duc de Franconie est élu empereur du Saint-Empire. Il appartient à la famille des Hohenstaufen, une nouvelle dynastie qui va régner jusqu’en 1250.
Il renforce les liens entre la Lorraine et le Saint-Empire en épousant Berthe de Souabe, nièce du nouvel empereur et sœur de son successeur Frédéric Barberousse lui même marié à une nièce de Mathieu.
Il doit lui aussi convoquer une assemblée pour faire reconnaître ses droits face à son frère Ferri soutenu par sa mère. Les "Assises de Lorraines" furent le début du parlement lorrain qui sut se faire entendre des ducs suivants. Ferri prit les armes contre son frère et l’empereur du trancher. Il partagea linguistiquement le duché : les régions germaniques à Ferri, les régions francophones à Simon. Finalement n’ayant pas eu d’enfant il désigne son neveu Ferri II comme successeur permettrant au duché de retrouver son unité.
Son mariage avec Agnès de Bar permit d’agrandir le duché, mais bientôt Ferri se fâche avec son beau-père et doit restituer la dot de sa femme.
Pendant son règne les relations avec l’empereur Frédéric II se dégradent car lors de la succession de Champagne, il soutient les prétentions d’Erard de Brienne alors que le roi de France et l’empereur, alliés à l’époque, soutiennent Thibaud IV. Puis, il s’allie à son rival Othon IV mais il est battu à la bataille de Bouvines et doit accepter les choix de l’empereur.
Il succède à son frère qui n’a pas eu d’héritier. La lorraine entre dans l’influence champenoise lors du mariage de la veuve de Thiébaut avec le nouveau comte de Champagne Thibaud IV. Il renoue de bonnes relations avec Frédéric II et se range à ses côtés lors du conflitavec son fils Henri VII qui avait la gestion de la Germanie en l’absence de son père. Puis il se range du coté du pape Innocent IV lors du conflit qui l’oppose à l’empereur. Avant sa mort il négocie le mariage de son fils Ferri avec Marguerite de Champagne.
Pendant le long interrègne où s’affrontent les successeurs de Frédéric II, les liens avec le duché vont se distendre au profit de relations plus étroites avec les capétiens.
Par son mariage avec Marguerite de Champagne, il devient oncle par alliance du roi de France Philippe le Bel lorsque ce dernier épouse Jeanne de Champagne nièce de Marguerite. Les terres champenoises que sa femme lui a apportées en dot relèvent maintenant du roi de France et il va devoir lui rendre hommage. Se ralliant à la candidature de Rodolphe de Habsbourg comme empereur, il va servir d’intermédiaire entre eux deux.
Il poursuit ses bonnes relations ses 2 "suzerains". En 1306, il convoque les Etats de Lorraine pour faire entériner le droit des femmes à hériter de la couronne et la priorité des héritiers directs dans la succession.
Il s’implique lors de l’élection impériale qui suit la mort d’Henri VII de Luxembourg. Il soutient la candidature de Frédéric de Habsbourg dont il a épousé la sœur Isabelle.
Il n’a que 9 ans à sa mort. Sa mère exerce la régence. Les liens avec le comté de Bar se renforcent lors de son mariage avec Eléonore. Devenu rapidement veuf, il épouse Marie de Châtillon nièce du roi de France Philippe VI. Elle apporte le comté de Guise (en Picardie) dans sa dot. C’est l’époque des la "guerre de Cent Ans". Il est aux côtés du roi de France, puis aux cotés de son beau-frère Charles de Blois dans la guerre de succession de Bretagne
Sa mère et Eberhard II, comte de Wurtemberg assurent la régence. Il est envoyé en Lorraine germanophone pour achever son éducation. Ceci l’amènera à intervenir dans les affaires des états allemands. Il épouse Sophie de Wurtemberg, fille du co-régent désigné par son père. Il entretient de très bonnes relations avec l’empereur Charles IV de Luxembourg, mais aussi avec le roi de France (il est aux côtés de Jean le Bon à la bataille de Poitiers, il assiste au sacre de Charles V). Puis les relations deviennent plus difficiles du fait de l’ingérence des officiers français en Lorraine. Par contre le duc de Bourgogne Philippe le Hardi, qui vient par mariage d’acquérir la Flandre, renforce ses relations avec lui (la Lorraine se trouvant désormais entre Flandre et Bourgogne).
Il commence par épouser Marguerite de Bavière fille de l’électeur palatin qu’il va soutenir lors de l’élection au trône du saint-Empire. Pour cela et pour ses liens avec les ducs de Bourgogne il s’attire l’hostilité de Louis d’Orléans, oncle du roi Charles VI, très influent auprès de ce dernier, jusqu’à ce qu’il mette sur pied une coalition pour envahir la Lorraine ; coalition qui échouera. Après l’assassinat de Louis d’Orléans, il se range définitivement aux côtés du duc de Bourgogne Jean Sans Peur. A partir de l’assassinat de ce dernier (1419), il adopte une politique de neutralité dans le conflit bourguignons-armagnacs, ce qui lui permet à la fin de se rapprocher du roi de France.
La bataille d’Azincourt a décimé la noblesse française. C’est le cas des ducs de Bar dont est issue Yolande d’Aragon épouse de Louis II d’Anjou. Il ne reste à la tête du duché qu’un oncle cardinal. Elle va négocier qu’il désigne son dernier fils, René, comme successeur. Puis, elle propose à Charles II, le mariage de son fils, avec Isabelle, héritière du duché pour faire de la Lorraine un obstacle au projet d’unification par les ducs de Bourgogne de leurs terres bourguignonnes (Bourgogne, Franche-Comté et Alsace) avec leurs nouvelles conquêtes en Flandre.