La SICILE, tour à tour normande, allemande, angevine et aragonaise  (1091 - 1442)

La conquête normande

Au début du XIe siècle, la Sicile était aux mains des musulmans. C’est alors que des jeunes chevaliers de France, allèrent chercher fortune à l’étranger. Ce fut le cas des fils d’un petit noble normand Tancrède de Hauteville. Après 30 ans de lutte, l’île fut acquise principalement par son fils cadet Roger. Le Pape accorda en 1130, le titre de roi de Sicile à son fils Roger II Sicile : dynastie normande

Ralliés au parti guelfe, les rois de Sicile s’opposèrent aux empereurs du Saint Empire, jusqu’au mariage de Constance de Sicile avec Henri VI d’Allemagne en 1186. A la mort de son neveu, sans enfant, elle devint l’héritière même si les siciliens lui préférèrent Tancrède de Lecce. Mais il fut battu par Henri VI.

La domination Hohenstaufen

La Sicile fut un brillant foyer de civilisation sous le règne du fils d’Henri VI : Frédéric II qui séjourna longtemps dans l’île avec sa femme Constance d’Aragon. à qui il confiera la régence de 1212 à 1216.

En butte à des luttes incessantes avec le Pape Clément V, ce dernier décida que plus un seul  Hohenstaufen ne régnerait sur l’île à la mort de Frédéric. Plusieurs candidats au titre furent sollicités. Finalement c’est Charles Ier d’Anjou, frère de Saint Louis, qui acceptat la proposition du Pape.

Les vêpres siciliennes

Charles d’Anjou dut batailler ferme contre les fils de Frédéric : Manfred, fils bâtard et héritier de l’île, et Conradin, fils légitime, empereur d’Allemagne.

Finalement maître de la Sicile, Charles se rendit très impopulaire, et, en 1282, la population se rebella à l’occasion des vêpres siciliennes .La révolte avait été menée en sous main par Pierre III d’Aragon, époux de Constance, fille de Manfred, qui revendiquait le pays au nom des droits de sa femme, dernière héritière des Hohenstaufen.

L’implantation aragonaise

Il se fit aussitôt couronner roi de Sicile sous le nom de Pierre Ier .

Une longue guerre s’ensuivit entre le roi d’Aragon, puis ses successeurs, et les angevins, soutenus par les rois de France. "Sicile : dynastie aragonaise"

Jacques II d’Aragon lorsqu’il devint roi, confia le gouvernement de la Sicile à son frère cadet Frédéric. Il aurait dû se retirer lorsque Jacques II accepta de rendre la Sicile à Charles II d’Anjou, mais il refusa d’obéir, même au Pape, et se fit élire par le peuple sicilien roi en 1296, prenant le titre de Frédéric II, pour bien montrer sa succession avec son arrière grand-père. Attaqué par une coalition de l’Aragon, la France et le royaume de Naples, il résista mais dut consentir à la paix et au mariage avec Eléonore, 3e fille de Charles II d’Anjou.

Les rois de Sicile, issus de la dynastie d’Aragon se succédèrent. Très jeunes, ils sont le jouet des féodaux siciliens qui règnent en maître sur l’île. Ainsi Frédéric III le Simple qui eut à se battre contre Jeanne Iere  de Naples qui lui enleva Palerme et Messine mais avec qu’il finit par reconquérir en 1372.

A sa mort, son beau-frère Pierre IV d'Aragon revendique la Sicile. Cependant trois ans plus tard, il transmet ses droits à son fils Martin et marie son petit-fils, Martin également avec Marie, héritière de Sicile, qu'il l'avait fait enlever.

Ce dernier fut un monarque apprécié jusqu'à sa mort en 1409. Curieusement ce fut son père qui lui succéda, mais il mourut l'année suivante. Dès lors, la Sicile fut gouvernée par des vice-rois avant de devenir une des composantes du royaume de Bourbon-Sicile