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LES TUDORS : une dynastie en quête de légitimité et de successeur (1485 - 1603) |
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Il a conquis son trône sur le champ de bataille, le 22 août 1485, mettant un terme à la guerre des deux roses et au règne des Plantagenets. Mais sa légitimité n’est pas des plus assurée :
Il y avait 2 autres prétendants plus légitimes que lui : Edouard Warwick, fils de Georges d’York, duc de Clarence et John de la Pôle, fils d’Elisabeth d’York tous deux neveux d’Edouard IV. Il aura à faire face, au début de son règne à des prétendants au trône se prévalant d’être le fils cadet d’Edouard IV, Richard, qui se serait échappé de la tour de Londres. Soutenu par la duchesse de Bourgogne Marguerite d’York, reconnu par les rois de France et d’Autriche et avec des troupes écossaises l’un deux envahi l’Angleterre, mais fut capturé.
Pour asseoir son autorité Henri épouse Elisabeth d’York, fille d’Edouard IV, unissant ainsi les deux maisons rivales. En quête de légitimité, il cherche à plonger ses racines dans l’Angleterre profonde en nommant son premier fils Arthur.
Notons qu’il mena une politique de paix, fut le premier roi à s’intéresser aux affaires de la mer, pressentant qu’elle offrait non seulement une protection contre les envahisseurs, mais qu’elle ouvrait des voies vers de nouvelles terres.
Il aura 7 enfants dont 4 survécurent assurant ainsi sa succession. Ainsi que toutes les maisons royales il cherchera des alliances profitables par le biais du mariage de ses enfants.
Henri VIII, Charles Quint et François Ier se firent tour à tour la guerre, s’allièrent puis s’opposèrent. Henri adopta la politique du balancier. Une première fois, le traité de 1514 apporta à l’Angleterre la ville de Tournai, des versements de la part de la France pendant 10 ans. Par ailleurs la sœur cadette d’Henri, Mary épousa Louis XII, veuf d’Anne de Bretagne. Plus tard Mary, seule fille que lui donna Catherine d’Aragon, fut fiancée à l’âge de 3 ans au fils de François 1er qui venait de naître ! Par contre, à la mort de l’empereur Maximilien, il soutint Charles Quint, neveu de son épouse, dans sa conquête du titre impérial.
Il eut aussi à affronter les écossais, qui furent sévèrement battus à Flodden, où le roi Jacques IV trouva la mort. La régence du jeune Jacques V, étant assurée par sa mère Margaret, sœur d’Henri, permis à ce dernier d’avoir la paix sur ses frontières pendant un bon nombre d’années.
Son règne est jalonné par ses mariages, en quête d’un héritier mâle.
La chasse aux princesses s’accélère
Il meurt le 28 janvier 1547. Il avait organisé sa succession, devait régner dans l’ordre : Edouard, Mary, puis Elisabeth. Si ses enfants mourraient sans descendance, la couronne devrait aller aux enfants issus de sa sœur Mary, qui veuve de Louis XII, avait épousé son amour d’enfance le duc de Suffolk. Il écartait les Stuart issus de sa sœur Margaret.
Il a reçu une éducation à orientation protestante. Il gouverna avec deux tuteurs Edouard Seymour, duc de Somerset et John Dudley comte de Warwick. Il avait été initialement prévu, du temps de son père, qu’Edouard épouserai la fille de Jacques V, Marie Stuart lorsque les 2 enfants auraient l’âge de le faire. Mais lorsqu’ Edouard devint roi, les écossais refusèrent et, devant la menace d’être envahi par les anglais, envoyèrent l’enfant en France ou le roi Henri II s’empressa de la marier à son fils aîné François.
Edouard tomba malade. Ne voulant pas d’une reine catholique, ses tuteurs essayèrent de faire nommer une arrière petite fille d’Henri VII, Jane Grey. Mais Marie s’empresse de paraître à Londres, où la foule l’acclame et fait arrêter et décapiter Jane.
Née du 1er mariage d’Henri VIII avec Catherine d'Aragon, elle fut écartée de la succession au trône, en 1534, par la 1e loi de succession, déclarée bâtarde, après le remariage de son père avec Anne Boleyn. Elle ne redevint éligible à la succession au trône, après son demi-frère Édouard mais avant sa demi-sœur Élisabeth, qu'en 1543, avec la 3e loi de succession au trône.
Elle a plus de 35 ans, a été élevée par des catholiques espagnols. Se sentant profondément aragonaise, Marie est intransigeante, et veut imposer le catholicisme, persécutant les protestants, ce qui lui vaudra son surnom. Plus encore c’est son mariage en 1554 avec Philippe II, roi d’Espagne, qui lui aliène définitivement son peuple même si les conditions au mariage doivent empêcher Philippe de monter sur le trône. Après une grossesse nerveuse, Philipe quitte l’Angleterre. En 1557, il l’entraîne dans une guerre contre la France, dont l’aboutissement sera la perte de Calais, ce qui porte un dernier coup à son prestige.
Malade, elle désigne Elisabeth pour lui succéder à condition qu’elle maintienne le catholicisme en Angleterre.
Dès qu’elle prit le pouvoir, le parlement s’inquiéta de savoir, plus encore que, quelle politique religieuse elle mènerait, qui elle allait épouser. Elle refusa bon nombre de prétendant : Philippe II, encore lui, l’archiduc Charles d’Autriche, le roi de Suède, le duc d’Alençon, dernier fils de Catherine de Médicis,…. Mais elle décida "d’épouser son pays".
Comme son grand-père, elle encouragea les corsaires comme Drake ou des explorateurs comme Raleigh, et la marine anglaise, après la défaite de la Grande Armada, devint respectée sur toutes les mers, et allait jeter les bases d’un empire colonial en mettant à mal la puissance espagnole.
Son conseiller, lord Cecil, lui fit accepter l’idée de soutenir les rebelles écossais, et, après la mort de la régente d’Ecosse et du roi de France Henri II, il réussit à faire signer aux écossais le traité d’Edimbourg par lequel le nouveau roi de France François II, et son épouse Marie Stuart renonçaient au titre de roi et reine d’Angleterre. Mais, à Charles Quint avait succédé l’intransigeant Philippe II, et, en France, à coté de la régente Catherine de Médicis se tenaient les Guise, qui soutinrent les catholiques et leur nièce Marie la poussant à refuser le traité. Ses démêlées avec sa cousine se poursuivirent jusqu’à la mort de cette dernière, qui, devenue reine d’Ecosse, se laissa mener par ses sentiments, provoquant sa chute.
Elisabeth ne désigna jamais nommément de successeur. Cependant l’héritier légitime est Jacques VI d’Ecosse petit-fils d’Henri VII comme Elisabeth. Lord Cecil entama des relations avec ce dernier qui réussit à se faire apprécier d’Elisabeth.
En 1603, quelques heures après sa mort, son conseil proclame Jacques VI, roi d’Angleterre sous le titre de Jacques Ier.
Les STUART finissent par régner sur l’Angleterre.