LOUISE-MARIE, ANNE de Gonzague  : un nom porté haut par deux sœurs  (1611/16– 1667/84)

Les Gonzague régnaient à Mantoue, et une branche cadette s’installa en France au XVIe siècle.

La guerre de succession de Mantoue voit Charles de Nevers succéder à Vincent de Gonzague à la tête du duché italien sous le titre de Charles Ier en 1627. Charles aura deux filles : Louise Marie et Anne

LOUISE-MARIE de Gonzague, deux fois reine de Pologne  (1611 - 1667)

 

Le remariage du roi de Pologne :

Marie, après avoir failli épouser Gaston d’Orléans, frère du roi, puis Cinq Mars, va être proposée, par le roi de France, comme épouse au roi de Pologne Ladislas IV qui est devenu veuf en 1644.

Dans la dynastie Vasa il y avait 2 branches : l’une protestante représentée par la Suède, l’autre polonaise et catholique. Le roi de France, allié de la Suède, voulait préserver l’entente entre les cousins. Lorsque Ladislas IV Vasa voulut se remarier, les Habsbourg qui utilisaient au maximum les mariages pour lier des alliances proposèrent d’autres princesses pour succéder à sa première femme Cécile de Habsbourg.

Le roi de France fit aussi des propositions dont Marie de Gonzague rappelant qu’elle et sa sœur étaient héritières des duchés de Nevers, Rethel, Mayenne et Clèves. Le Pape délègue son chargé de pouvoir, dénommé Mazarin, qui s’entremettra personnellement dans la négociation en engageant de l’argent (Il y gagnera l’amitié de Louis XIII qui l’appellera auprès de lui, et il récupérera son prêt plus tard en se faisant céder les duchés français!).

En 1646, Marie part pour la Pologne où elle prend le nom de Louise-Marie, car dans ce pays, seule la vierge peut porter le nom de Marie.

Deux fois reine de Pologne :

Veuve de Ladislas en 1649, elle contribue à l’élection de son beau-frère Jean II Casimir et l’épouse grâce à une dispense du Pape. C’est elle qui fait preuve de caractère. Elle le soutient lorsque la Suède déclenche son offensive dans le nord de l’Allemagne, se rapprochant de l’électeur de Brandebourg. La paix de 1660 permet à la Pologne de conserver ses territoires et donne à l’électeur de Brandebourg la souveraineté sur la Prusse (autre histoire).

La succession de Pologne

Le roi de Pologne était un roi élu. Ensembles, Louise-Marie et Jean Casimir essayèrent de réformer l’élection pour qu’elle se fasse aux deux tiers de la majorité et qu’un seul membre de la diète ne puisse bloquer l’élection par son vote. Ils espèrent même faire élire le successeur de Jean-Casimir de leur vivant. Mais ils échouèrent, face à l’opposition menée par l’armée polonaise soutenue par l’empereur.

Louise-Marie meurt en 1667. Jean-Casimir souhaite abdiquer.

Finalement c’est un polonais, de la famille Piast, qui l’emporte !.

ANNE de GONZAGUE de Clèves, l’entremetteuse   (1616 - 1684)

2e fille de Charles III de Gonzague-Nevers, elle est la filleule de la reine de France, Anne d’Autriche. Après avoir été enfermée au couvent avec sa sœur cadette, elle eut ensuite une vie très mouvementée.

Elle tombe amoureuse de son cousin Henri II de Guise, qu’elle suit déguisée en homme à la guerre. Elle l’épouse en 1639, mais ils se séparent dès 1641. (Ce n'est pas avéré).

En 1648, elle devient "princesse palatine", par son mariage avec Edouard de Bavière, 2e fils de Frédéric V du Palatinat, éphémère roi de Bohême, exilé, sans ressources mal accepté à la cour. Elle sera veuve au bout de 18 ans de mariage.

En 1650, très liée aux Condé, elle est d’abord du coté des Frondeurs, et sert d’agent de liaison entre eux et la cour pour la mise en liberté des princes et la réconciliation entre Gondi et la reine.

En 1660, elle est nommé surintendante de la maison de la reine mais ses intrigues pousse le roi à la démettre de sa charge en 1661.

Elle reviendra à Versailles grâce au mariage d’une de ses filles à l’une des plus ancienne maison de France.

L’entremetteuse

Lorsqu’il fut question de marier le futur Louis XIV, un projet d’union avec Henriette d’Angleterre, fille de Charles Ier, vit le jour. Mais lorsque les Stuart durent s’exiler aux Pays-Bas, Mazarin ne donna pas suite, car il envisageait de s’allier avec Cromwell, pour terminer la guerre contre l’Espagne.

Par contre, lorsque Charles II, frère d’Henriette, retrouve son trône en Angleterre, Louis XIV, devenu roi, souhaite renforcer les liens entre les deux dynasties. C’est ainsi qu’il songea à cette princesse. Anne de Gonzague, joua le rôle "d’entremetteuse politique" et le contrat de mariage fut signé le 30 mars 1666. Henriette devait mourir très subitement en 1671. Il fallait remarier Philippe rapidement.

Cette fois c’est Anne de Gonzague qui fait une suggestion en proposant une de ses nièces, fille de son beau-frère, Charles II électeur palatin. Louis XIV d’abord réticent car la promise était de religion protestante finit par accepter.

Le mariage de ses 3 enfants

Elle sut mettre ses talents au service du mariage de ses 3 filles.

En 1671, elle change complètement de vie et s’adonne à la religion et à la dévotion. Comme pour Henriette d’Angleterre, c’est Bossuet qui prononcera son oraison funèbre.