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MARGUERITE d’Autriche : "Le vrai grand homme de sa famille" (1480 - 1530) |
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Son destin bascule une 1e fois, lorsque meurt François II, duc de Bretagne, qui a pour héritière sa fille Anne, âgée de 11 ans. Les états de Bretagne cherchent un mari pour leur duchesse. Maximilien, le père de Marguerite se propose. Un mariage par procuration a lieu. La France réagit vivement, refusant d’être encerclée par les Habsbourg. Charles VIII envahit la Bretagne. Anne cède. Pour sauver ses états elle accepte d’épouser Charles VIII.
Maximilien est humilié 2 fois : il est évincé et on lui renvoie sa fille. Marguerite arrive à Namur où elle est accueillie par Marguerite d’York, dernière épouse de Charles le téméraire, qui la considère comme la petite-fille qu’elle n’a pas eu. Maximilien pendant ce temps continue sa lutte contre Charles VIII. Et puisque celui-ci se lance dans la conquête de Naples, le voilà qui noue des liens matrimoniaux avec l’Espagne en mariant ses enfants à ceux des rois Très Catholiques, fondant ainsi l’union des maisons d’Autriche et d’Espagne qui vont peser sur le cours de l’Europe pendant 3 siècles : Juan d’Aragon épouse Marguerite en 1497 et Philippe d’Autriche Jeanne d’Aragon. Marguerite va s‘éprendre de Juan et de l’Espagne. Mais ce dernier de constitution très fragile meurt 6 mois après leur union. Marguerite qui était enceinte accouche d’une petite fille qui meurt. Elle a 17 ans. La mort de Juan ouvre une crise de succession. En 1499, elle regagne les Pays-Bas. Elle arrive à Gand pour être la marraine de son neveu, le futur Charles Quint.
Son père a déjà des projets d’alliance matrimoniale pour elle : Louis XII, le duc de Milan, le roi d’Ecosse, le prince de Galles, le roi de Hongrie …En fait, c’est son frère Philippe Le Beau, qui par son mariage avec Jeanne "La Folle" qui est devenue l’héritière de Castille et d’Aragon, cherche un mariage pour sa sœur qui pourrait servir sa politique. Au moment des guerres d’Italie, la Savoie occupe une position stratégique de part et d’autre des Alpes, convoité par le duc de Milan et le roi de France. Des mariages entre le duché et la France ont déjà eu lieu. Philippe Le Beau conclut un traité avec Louis XII : son fils, le futur Charles Quint, épousera Claude, la fille de Louis XII, et Marguerite épousera Philibert de Savoie. Ils ont 20 ans tous les deux. Ils se sont connus à la cour de France. Ils s’aimeront follement. Le Pape leur accorde une dispense en raison de leur parenté (la mère de Philibert et la grand-mère de Marguerite sont sœurs). Marguerite va enfin pouvoir montrer son talent politique. Philibert se désintéresse de la chose et a laissé le soin de gouverner le duché à son frère René, le bâtard de Savoie. Elle s’assure de la confiance de Philibert, puis discrédite René qui est banni. Mais à 24 ans, Marguerite devient veuve à nouveau. Elle s’oppose à son beau-frère Charles, qui a succédé à Philibert, pour la gestion des états qui forment son douaire. En 1506, son frère envisage de lui faire épouser le roi d’Angleterre, Henri VII, mais cette fois elle refuse.
Régente des Pays-Bas :
Sa vie est à nouveau bouleversée avec la mort de son frère qui laisse 2 jeunes enfants Charles et Ferdinand sous la tutelle de Maximilien. Mais cette mainmise de l’Autriche sur le futur roi des Pays-bas et de l’Espagne, déplait à Louis XII et Maximilien se résout à demander à Marguerite de devenir régente des Pays-Bas et de s’occuper de ses neveux. En 1506, elle s’établit à Malines et est nommée régente en 1507. Elle préféra la diplomatie aux armes. Mais elle dut céder la place à son neveu Charles Quint. Devenu souverain d’un empire "sur lequel le soleil ne se couche jamais" Marguerite fut à nouveau désignée comme régente.
Elle accueille dans son entourage, Marguerite ou Madama, fille illégitime de Charles et Christine de Danemark, qui serviront aussi la politique de leur père et oncle.
La Paix des Dames:
Son dernier acte politique fut de négocier en 1529, avec Louise de Savoie, la mère de François Ier, une vieille connaissance, la paix de Cambrai. Elle perdait définitivement la Bourgogne, terre de ses ancêtres, mais la France renonçait aux Pays-Bas.
Une autre régente allait lui succéder : Marie, reine douairière de Hongrie, sœur de Charles Quint.