MARIE de Bourgogne "la plus grande héritière de son temps"  (1457 - 1482)

Elle est la fille de Charles le Téméraire, comte de Charolais et d’Isabelle de Bourbon. Cette naissance déçoit son grand-père, Philippe Le Bon, car, si la continuité par la lignée féminine est reconnue en Bourgogne, en ces temps où l’héritage doit être défendu par les armes à la main, l‘image d’une souveraine n’est pas bien perçue. Qu'est ce qui est joué

A la même époque, Philippe Le Bon avait accueilli à sa cour, le dauphin, le futur Louis XI, alors fâché avec son père, le roi Charles VII. Il sera le parrain de Marie de Bourgogne !!!

Après la mort prématurée d’Isabelle, Charles, devenu duc de Bourgogne, sous le nom du Téméraire, épouse dans le cadre des alliances contre la France, Marguerite d'York, sœur du roi d’Angleterre Edouard IV. Mais, la stérilité manifeste de Marguerite, fait de Marie de Bourgogne "la plus grande héritière de son temps"

Le défilé des prétendants :

Le 5 janvier 1477, survient la mort tragique de Charles Le Téméraire. Marie se retrouve héritière des vastes possessions bourguignonnes face aux ambitions territoriales de son parrain

Les mauvais coups du parrain

Dès sa mort, Louis XI annexe la Bourgogne proprement dite, et ses troupes envahissent la Picardie et l’Artois. C’est la fronde dans les états de Marie. Elle montre dignité et courage et développe une subtile action diplomatique. Avec Marguerite d’York elles obtiennent la neutralité du frère de cette dernière Edouard IV d’Angleterre. René II de Lorraine, après avoir combattu son père, rompt avec le roi de France qu’il trouve bien menaçant, et la bienveillance de Frédéric III lui permet d’avoir accès aux Alpes, sur le couloir commercial entre l’Italie et les provinces des Pays-Bas. Mais ces appuis ne dureront pas. Il lui faut trouver rapidement un mari qui puise lui servir de protecteur . De nouveaux prétendants se présentent.

En fait, il reste en lice Philippe de Clèves, un cousin germain, Jean de Clèves et Maximilien d’Autriche.

Le 24 avril 1477, l’acte de mariage est dressé; puis c’est le mariage par procuration. Les villes du duché se soulèvent contre les troupes françaises. Maximilien tarde à se présenter, car il est peu soutenu par son père préoccupé par le roi de Hongrie Mathias Corvin, qui encourage la révolte dans ses états. D’après le contrat de mariage, leurs enfants hériteront de la totalité des territoires de leurs parents.

A son époux, elle cède la guerre contre Louis XI, à sa belle-mère la diplomatie, surtout auprès d’Edouard IV, très vivement sollicité par LouisXI. Mais elle reprend la direction de ses états lorsqu’elle constate que Maximilien et sa belle mère ne sont pas d’habiles diplomates. Toutefois Maximilien inflige à Louis XI la défaite de Guinegatte (1479) sauvant ainsi la Flandre des convoitises de ce dernier.

Elle donnera naissance à 2 enfants : Philippe en 1478, et Marguerite d'autriche en 1480, qui jouera plus tard un rôle déterminant dans le sort des Pays-Bas.

Elle meurt en mars 1482 des suites d’une chute de cheval.