Philipe le Hardi et de Marguerite de Flandre ont rassemblé les deux régions parmi les plus brillantes de l’Occident La
dynastie bourguignonne des Valois durera plus de cent ans. Les 4 ducs qui se sont succédés
ont crée un état avec ses institutions administratives, financières, judiciaires, et avec sa diplomatie propre. Ils ont
façonné les Pays-Bas modernes.
Philippe Le Hardi (1364 - 1404)
Il laissera son beau-père gérer la Flandre tandis qu’il se consacre à le Bourgogne, et après la mort de Charles V il est le
cerveau de la gestion du royaume de France.
Avec
Marguerite de Male ils eurent 7 enfants, ce qui permit des alliances matrimoniales
profitables. De cette façon il chercha à conforter ses possessions, surtout vers la Flandre, et à neutraliser la maison de Luxembourg, qui
avait des vues sur le Brabant.
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Mariage croisé avec la Bavière: son fils Jean épousera
Marguerite de Bavière, tandis que Guillaume de Bavière s’unira
à Marguerite de Bourgogne. Le but était d’éviter le mariage de Guillaume avec l’héritière du duc de Lancastre et
empêcher un rapprochement anglo-hainaut qui aurait gêné le commerce dans cette région. Dans le même temps il négociait
le mariage de son neveu, le futur Charles VI, avec une représentante de la maison de Bavière: Isabeau de Wittelsbach, ce qui lui permettait de
renforcer son influence à la cour de France
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Perpétuant une tradition d’alliance avec la maison de Savoie, un accord est signé en 1386 prévoyant l’union de sa fille Marie,
qui vient de naître, avec le futur Amédée VIII, âgé de 3 ans. Ce mariage aura lieu en 1393 lui permettant
d’étendre son influence jusqu’aux Alpes.
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Catherine sera mariée au duc Léopold IV d’Autriche.
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Ses projets s’étendent à ses petits-enfants. Il conclut un traité avec le roi de France prévoyant le mariage de sa petite
fille, Marguerite, avec le dauphin Charles. Puis à la mort du dauphin il la fiance à Louis qui a succédé à son frère en
tant que dauphin. (mais il n’aura pas le temps de régner). Et, par le jeu des mariages croisés il décide de l’union de son petit
fils, le futur Philippe Le Bon, avec Michelle de France, une des filles de Charles VI et d’Isabeau de Bavière.
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Il négocie également pour son 2e fils, Antoine, une alliance de poids par son mariage avec Elisabeth,,
l’héritière de Waléran de Luxembourg, comte de Saint-Pol, branche cadette de la famille Luxembourg, très puissante en
Picardie, et beau-frère du roi d’Angleterre Richard II. A cela s’ajouta pour Antoine l’héritage du Brabant de sa grand-tante
Jeanne duchesse de Brabant, qui n’a pas d’enfant.
Jean Sans Peur (1404 - 1419)
Il hérite de la querelle avec la maison d’Orléans, et poursuit la même politique que son père tout en maintenant des liens
avec l’Angleterre pour favoriser le commerce en Flandre. Il élargi et cimente l’Etat bourguignon. Entre 1404 et 1406, il finalise les 3
mariages projetés par son père. A son tour il marie:
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en 1406, sa fille Marie avec Adolphe duc de Clèves, ce qui va lier le duché de Clèves aux
intérêts bourguignons jusqu’à l’extinction de la lignée.
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Sa nièce Jacqueline de Bavière, veuve, héritière du Hainaut, Zélande et Hollande avec son neveu Jean IV, duc de Brabant (fils
d’Antoine).
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2 fois son frère Philippe, comte de Nevers pour répondre à des impératifs territoriaux: réaliser un axe
Bourgogne-Flandre-Artois. Pour le 1er, la belle-mère de Philippe est une sœur de Charles Ier, duc de Lorraine (ce qui crée des
liens avec un proche voisin) et la terre de Coucy est bien située. Pour son 2e mariage la dot de Bonne d’Artois est constituée
par des biens en Vermandois.
Il eut moins de succès avec le mariage de ses autres filles:
son but relevant plus d’opportunité pour dominer la France que pour poursuive la politique territoriale de son père.
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Isabelle est mariée à Olivier, comte de Penthièvre dont la famille de Blois-Chatillon revendique la succession de la Bretagne face aux
Montfort. Il espère pouvoir intervenir, mais la mort de sa fille ruine ses espoirs.
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Catherine est fiancée à Philippe, fils cadet de Louis d’Orléans. Fiançailles rompues après le meurtre de ce
dernier dont il est responsable. Cette même Catherine, envoyée à la cour d’Anjou pour épouser le futur Louis III, fut
également renvoyée dans ses foyers en 1413 lorsque son père devint trop menaçant dans Paris.
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En 1412, il conclut le mariage de sa fille Agnès avec Charles héritier du Bourbonnais. La famille n’est pas chaude, aussi fait-il
enlever le fiancé. Après l’assassinat de son futur beau-père, Charles s’enfuit rejoindre le dauphin.
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S’étant aliéné la famille royale, il se rapproche des anglais et propose ses filles : Anne et Agnès qui sont encore très
jeunes et une nouvelle fois Catherine. Mais ni Henri IV puis son fils Henri V ne donnent suite.
Il est assassiné à son tour en 1419, à Montereau lors d’une entrevue avec le roi de France.
Philippe Le Bon (1419 - 1467)
Il va régner 48 ans. Il maintient des liens solides avec l’Angleterre. Si Henri V préfère épouser Catherine de
France pour sceller la signature du traité de Troyes, "il a des oncles et frères célibataires dit-il".
De ce fait, à la mort d’Henri V, l’alliance se resserre avec le mariage du régent, Jean de Lancastre, duc de Bedford, avec Anne de
Bourgogne, sœur de Philippe.
Un autre mariage se négocie, celui de Marguerite de Bourgogne, veuve du dauphin Louis, avec Arthur de Richemont, frère du duc de Bretagne, Jean V,
allié des anglais.
Peu à peu il se rapprochera de la France lorsque en 1422 tout vole en éclat: sa femme meurt, puis c’est au tour du roi d ‘Angleterre
Henri V, et enfin de Charles VI. L’entrée en scène de Jeanne d’Arc qui "boute les anglais hors de France" change la donne
politique. L’alliance avec l’Angleterre se fissure. Amédée VIII de Savoie, son oncle, joue les médiateurs entre
la Bourgogne et Charles VII et amène les 2 parties à conclure des trêves.
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Le rapprochement s’accentue, avec le remariage de Philippe, avec sa tante, Bonne d’Artois, veuve de Philippe de Nevers. (avec dispense papale).
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En 1425, il finit par mener à terme le mariage de sa sœur Agnès avec Charles, fils aîné du duc de Bourbon, partisan de Charles VII.
Cependant devenu à nouveau veuf, il se tourne vers un pays en voie d’expansion, le Portugal, et se marie à
Isabelle du Portugal, et crée à cette occasion l’ordre de la Toison d’Or.
Charles VII, sacré roi, cherche à s’immiscer dans les affaires bourguignonnes. Philippe négocie en proposant le mariage de son
fils Charles avec Catherine de France. Mais elle meurt rapidement et il lui fait épouser Isabelle de Bourbon, fille de sa sœur Agnès et de
Charles, duc de Bourbon tandis que sa femme penche pour un mariage anglais. Mais ce répit fut de courte durée, car le dauphin Louis, futur louis XI,
en conflit ouvert avec son père, vient chercher refuge auprès de son oncle bourguignon "le duc de Bourgogne loge un renard qui lui mangera
ses poulets" prédit Charles VII.
Tous ces mariages sont scellés par des traités visant surtout des possessions et réglant les successions. C’est ainsi
qu’il finit par acquérir le Brabant, le Luxembourg et les comtés de Hainaut, Zélande et Hollande
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Jacqueline de Bavière, comtesse de Hainaut,
Zélande et Hollande. Jean sans Peur lui avait fait épouser son neveu Jean de Brabant. Sa vie romanesque va l’amener à devoir lui céder ses territoires
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Antoine, duc de Brabant avait épousé en secondes noces
Elisabeth
de Goerlitz. Veuve sans enfant, héritière du Brabant
par Antoine, et du Luxembourg par son père, l’empereur Wenceslas, elle est l’objet de toutes les attentions de son neveu Philippe. Elle lui
cède les droits sur le Luxembourg. Une courte guerre est nécessaire pour obtenir le Luxembourg face aux autres héritiers de Wenceslas.
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Philippe de Saint-Pol succède à son frère Jean IV duc de Brabant. Bien que descendant d’Antoine oncle de Philippe, il se tourne vers
l’Anjou et demande à Yolande d’Aragon la main de sa fille Yolande d’Anjou. Outre que Philippe n’a pas digéré le
renvoi de Catherine, ce mariage rapprocherait trop le Brabant de la France puisque la sœur de Yolande, Marie est reine de France. La mort de Philippe
règle la question du mariage. Philippe s’empresse d’annexer le Brabant à ses possessions.
L’état bourguignon devient une très grande puissance qui renferme les villes les plus peuplées et les territoires les plus prospères.
Les mariages pour des ambitions territoriales et pour renouer avec les princes "des fleurs de Lys".
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En 1436, il marie Jean de Nevers à une riche héritière de Picardie.
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Il projette de marier Charles de Nevers avec Marguerite d’Anjou fille de René II d’Anjou, duc de Lorraine. Mais le projet n’aboutit pas.
Il va également utiliser les enfants de ses sœurs: Clèves, Gueldre et Bourbonnais
Après le mariage de sa sœur Marie avec Adolphe de la Marck, duc de Clèves les ducs de Bourgogne vont renforcer leurs liens avec ce duché
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1438: il négocie le mariage de sa nièce Agnès avec Charles de Viane, petit-cousin de sa femme Isabelle et proche de la famille royale française.
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1430: il renforce ses liens avec le duché de Gueldre en mariant Catherine à Arnold d’Egmont, comte de Gueldre.
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1440: il renforce les liens avec la France en mariant sa nièce Marie à Charles d’Orléans (fils de Louis) scellant la
réconciliation avec la famille d’Orléans. Ils seront les parents de Louis XII.
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1453: Adolphe, fils cadet, épouse Béatrice de Coimbra, une nièce d’Isabelle de Portugal (veuf il épousera une fille
illégitime de Philippe)
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1456: Jean Ier, l’aîné, est marié à Elisabeth, comtesse de Nevers héritière de son oncle Philippe.
poussé par sa femme Catherine permet à Philippe d’organiser les mariages de ses enfants
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Marie épouse Jacques II, roi d’Ecosse (domaine que voulait se réserver les capétiens).
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Marguerite devait épouser Albert VI, duc d’Autriche, frère du roi des Romains Frédéric III. Le but était d’obtenir
un royaume dont le duc serait roi. Projet abandonné. Elle épousera un comte palatin.
A partir de 1454, ses nièces Bourbon sont en âge d’être mariées :
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Lorsque son fils Charles devient veuf une 2e fois, pour éviter un mariage anglais que lui suggère sa femme, il le marie à sa
cousine Isabelle, fille de Charles de Bourbon et de sa sœur Agnès.
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Catherine est mariée à Adolphe héritier de Gueldre, (fils d’Arnold) ce qui permet une extension vers les Pays-Bas.
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Marguerite est demandée conjointement par le duc de Bavière et le comte de Wurtemberg. Elle épouse Philippe de Bresse mais ceci à
l’instigation de Louis XI.
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Jeanne de Bourbon tint tête à son oncle pour refuser le mariage avec le comte d’Armagnac. Elle épousera Jean de Chalon, futur prince
d’Orange. Mais les Armagnac seront rancuniers.
Charles Le téméraire (1467 - 1477)
Il a été en conflit avec son père à la fin de la vie de celui-ci, car il désavouait ses conseillers à la solde de Louis
XI. Ce dernier entreprit rapidement de saper la puissance bourguignonne. Il n’hésita pas à encourager les villes à se soulever
contre leur duc. La "guerre des Deux roses", qui éclata en Angleterre donna l’occasion à Louis et à Charles de
s’affronter. Le roi de France soutenait les prétentions des Lancastre, et Charles celle des York, qu’il conforta en épousant en
troisième noce la sœur d’Edouard IV,
Marguerite d’York.
Tout son règne fut fait de guerres contre Louis XI. Après avoir
été battu par les Suisses, il affronta le duc de Lorraine
René II, mais mourut pendant la bataille de Nancy.
Aussitôt Louis annexe la Bourgogne proprement dite qui revient définitivement dans le domaine royal. Il aide les villes flamandes
à se soulever, espérant conquérir tous les territoires dont vient d’hériter sa filleule,
Marie de Bourgogne.
Elle est la plus grande héritière d’Occident, convoitée dès son jeune âge par bien des prétendants.
Mais elle est résolu à se trouver rapidement un protecteur en la personne de Maximilien d’Autriche, faisant entrer ses états du Nord
sous l’autorité impériale. La rivalité entre Valois et Habsbourg vient de commencer.
Louis XI reprend la lutte et Maximilien doit signer le traité d’Arras en décembre 1842. Par ce traité sa fille,
Marguerite d’Autriche
est promise en mariage au dauphin. Elle doit être élevée à la cour de France et apporter en dot la Franche-Comté, l’Artois, sauf Lille, et quelques autres seigneuries. Elle a 3 ans.
Mais Louis XI n’avait pas tout prévu. En 1494, Charles VIII renverra
Marguerite avec sa dot pour épouser
Anne de Bretagne.