L'ETAT BOURGUIGNON quand flamboyait la toison d'or  (1363 - 1477)

Philipe le Hardi et de Marguerite de Flandre ont rassemblé les deux régions parmi les plus brillantes de l’Occident La dynastie bourguignonne des Valois durera plus de cent ans. Les 4 ducs qui se sont succédés ont crée un état avec ses institutions administratives, financières, judiciaires, et avec sa diplomatie propre. Ils ont façonné les Pays-Bas modernes.

Philippe Le Hardi (1364 - 1404)

Il laissera son beau-père gérer la Flandre tandis qu’il se consacre à le Bourgogne, et après la mort de Charles V il est le cerveau de la gestion du royaume de France.

Avec Marguerite de Male ils eurent 7 enfants, ce qui permit des alliances matrimoniales profitables. De cette façon il chercha à conforter ses possessions, surtout vers la Flandre, et à neutraliser la maison de Luxembourg, qui avait des vues sur le Brabant.

Jean Sans Peur (1404 - 1419)

Il hérite de la querelle avec la maison d’Orléans, et poursuit la même politique que son père tout en maintenant des liens avec l’Angleterre pour favoriser le commerce en Flandre. Il élargi et cimente l’Etat bourguignon. Entre 1404 et 1406, il finalise les 3 mariages projetés par son père. A son tour il marie:

Il eut moins de succès avec le mariage de ses autres filles:

son but relevant plus d’opportunité pour dominer la France que pour poursuive la politique territoriale de son père.

Il est assassiné à son tour en 1419, à Montereau lors d’une entrevue avec le roi de France.

Philippe Le Bon (1419 - 1467)

Il va régner 48 ans. Il maintient des liens solides avec l’Angleterre. Si Henri V préfère épouser Catherine de France pour sceller la signature du traité de Troyes, "il a des oncles et frères célibataires dit-il".

De ce fait, à la mort d’Henri V, l’alliance se resserre avec le mariage du régent, Jean de Lancastre, duc de Bedford, avec Anne de Bourgogne, sœur de Philippe.

Un autre mariage se négocie, celui de Marguerite de Bourgogne, veuve du dauphin Louis, avec Arthur de Richemont, frère du duc de Bretagne, Jean V, allié des anglais.

Peu à peu il se rapprochera de la France lorsque en 1422 tout vole en éclat: sa femme meurt, puis c’est au tour du roi d ‘Angleterre Henri V, et enfin de Charles VI. L’entrée en scène de Jeanne d’Arc qui "boute les anglais hors de France" change la donne politique. L’alliance avec l’Angleterre se fissure. Amédée VIII de Savoie, son oncle, joue les médiateurs entre la Bourgogne et Charles VII et amène les 2 parties à conclure des trêves.

Cependant devenu à nouveau veuf, il se tourne vers un pays en voie d’expansion, le Portugal, et se marie à Isabelle du Portugal, et crée à cette occasion l’ordre de la Toison d’Or.

Charles VII, sacré roi, cherche à s’immiscer dans les affaires bourguignonnes. Philippe négocie en proposant le mariage de son fils Charles avec Catherine de France. Mais elle meurt rapidement et il lui fait épouser Isabelle de Bourbon, fille de sa sœur Agnès et de Charles, duc de Bourbon tandis que sa femme penche pour un mariage anglais. Mais ce répit fut de courte durée, car le dauphin Louis, futur louis XI, en conflit ouvert avec son père, vient chercher refuge auprès de son oncle bourguignon "le duc de Bourgogne loge un renard qui lui mangera ses poulets" prédit Charles VII.

Tous ces mariages sont scellés par des traités visant surtout des possessions et réglant les successions. C’est ainsi qu’il finit par acquérir le Brabant, le Luxembourg et les comtés de Hainaut, Zélande et Hollande

L’état bourguignon devient une très grande puissance qui renferme les villes les plus peuplées et les territoires les plus prospères.

Les mariages pour des ambitions territoriales et pour renouer avec les princes "des fleurs de Lys".

Il va également utiliser les enfants de ses sœurs: Clèves, Gueldre et Bourbonnais

Après le mariage de sa sœur Marie avec Adolphe de la Marck, duc de Clèves les ducs de Bourgogne vont renforcer leurs liens avec ce duché

Arnold, duc de Gueldre

poussé par sa femme Catherine permet à Philippe d’organiser les mariages de ses enfants :

A partir de 1454, ses nièces Bourbon sont en âge d’être mariées :

Charles Le téméraire (1467 - 1477)

Il a été en conflit avec son père à la fin de la vie de celui-ci, car il désavouait ses conseillers à la solde de Louis XI. Ce dernier entreprit rapidement de saper la puissance bourguignonne. Il n’hésita pas à encourager les villes à se soulever contre leur duc. La "guerre des Deux roses", qui éclata en Angleterre donna l’occasion à Louis et à Charles de s’affronter. Le roi de France soutenait les prétentions des Lancastre, et Charles celle des York, qu’il conforta en épousant en troisième noce la sœur d’Edouard IV, Marguerite d’York.

Tout son règne fut fait de guerres contre Louis XI. Après avoir été battu par les Suisses, il affronta le duc de Lorraine René II, mais mourut pendant la bataille de Nancy.

Aussitôt Louis annexe la Bourgogne proprement dite qui revient définitivement dans le domaine royal. Il aide les villes flamandes à se soulever, espérant conquérir tous les territoires dont vient d’hériter sa filleule, Marie de Bourgogne.

Elle est la plus grande héritière d’Occident, convoitée dès son jeune âge par bien des prétendants. Mais elle est résolu à se trouver rapidement un protecteur en la personne de Maximilien d’Autriche, faisant entrer ses états du Nord sous l’autorité impériale. La rivalité entre Valois et Habsbourg vient de commencer.

Louis XI reprend la lutte et Maximilien doit signer le traité d’Arras en décembre 1842. Par ce traité sa fille, Marguerite d’Autriche est promise en mariage au dauphin. Elle doit être élevée à la cour de France et apporter en dot la Franche-Comté, l’Artois, sauf Lille, et quelques autres seigneuries. Elle a 3 ans.

Mais Louis XI n’avait pas tout prévu. En 1494, Charles VIII renverra Marguerite avec sa dot pour épouser Anne de Bretagne.