AUTRICHE des Habsbourg, la fin du saint-Empire  (1556 -1740)

Désormais leur domaine se compose de l’Autriche, de l’Alsace, des duchés allemands, de la Bohême et de la partie de la Hongrie non occupée par les Turcs.

Pendant toute cette période on verra les empereurs continuer à tisser des liens matrimoniaux avec les Habsbourg d’Espagne et avec les familles des électeurs les plus influents comme les Wittelsbach de Bavière et les états italiens pour garder leur influence sur ces territoires plus éloignés.

Ferdinand Ier (1556 - 1564)

Il est élevé avec son frère aîné Charles à la cour d’Espagne auprès de leur grand père Ferdinand d’Aragon. Lorsque Charles Quint abdique il lègue à son frère l’Autriche, les états allemands et il lui fait épouser Anne Jagellon, héritière de son père du trône de Bohême et de Hongrie. Il le fait également élire empereur.

Ferdinand et Anne eurent de nombreux enfants qu'ils utilisèrent à des fins politiques :

Maximilien II (1564 - 1576)

Rodolphe (1576 - 1612)

Il va prendre prétexte d’un tremblement de terre à Vienne pour transférer la capitale à Prague. Il sera le mécène de nombreux artistes (Arcimboldo) et le protecteur de scientifiques (Kepler, Tycho Brahé). Il repousse sans cesse son mariage avec Isabelle Eugénie Claire, sa cousine et restera célibataire.

Ses frères devant son état dépressif et son incapacité à gouverner se partagent les territoires de son vivant :

Un an avant sa mort, Rodolphe est destitué et Mathias se fait couronner empereur

Mathias (1612 - 1619)

Il a finit par épouser en 1611 sa petite cousine Anne d’Autriche fille de Ferdinand du Tyrol, mais ils n’auront pas d’enfants. Il désigne comme héritier son cousin Ferdinand, fils de son frère Charles II. Il le nomme roi de Bohême en 1617. Mais Ferdinand est un catholique intransigeant et sa politique provoque une révolte chez les nobles protestants. C’est le début de la guerre de Trente Ans.

Ferdinand II (1619 - 1637)

Il avait épousé Marie-Anne de Bavière, fille de Guillaume V de Bavière et de Renée de Lorraine.

Ferdinand III (1637 - 1657)

Il succède à son père pendant la guerre de Trente Ans. Devant la coalition franco-suédoise il finit par conclure plusieurs traités qui mettent entre autre fin au Saint Empire germanique donnant leur indépendance aux états allemands.

Ferdinand III se marira 3 fois

Il épouse Marie-Anne d'Autriche, fille de Philippe III, roi d'Espagne et de Portugal. Parmi leurs enfants :

Il épouse ensuite l'archi-duchesse Marie-Léopoldine d'Autriche, fille de Léopold V comte du Tyrol comte et électeur

Enfin, Éléonore de Nevers-Mantoue, fille de Charles II de Nevers-Mantoue, duc de Mayenne. Ils eurent deux filles :

Léopold Ier (1658 - 1705)

Louis XIV ayant fait envahir le duché de Lorraine par ses troupes, Léopold accueille l'héritier du trône lorrain, le futur Charles V et se lie d’amitié avec lui. Il soutient ce dernier, allant jusqu'à permettre son mariage avec sa sœur Éléonore, veuve du roi de Pologne et lui donne le gouvernement de la province du Tyrol.

Constatant le mariage de Louis XIV avec sa cousine Marie-Thérèse d’Autriche, il décide d’épouser la demi-sœur de cette dernière qui est sa nièce, Marguerite-Thérèse dont il aura une fille mariée à Maximilien II, électeur de Bavière.

Il épousera en 2e noce une autre cousine Claude Félicité d’Autriche, avant de se marier avec Eléonore de Neubourg Palatinat (dont il proposera les soeurs aux rois d'Espagne et du Portugal en recherche d' épouse féconde. Ils auront 10 enfants dont :

En 1700, la succession d’Espagne est ouverte. Léopold fait valoir les droits de son 2e fils à la couronne espagnole de Charles II. Mais ce dernier désigne Philippe duc d’Anjou, petit-fils de Louis XIV. C’est la guerre de succession d’Espagne

Joseph Ier (1705 - 1711)

Il eut 3 enfants avec son épouse, mais seules ses 2 filles survécurent

Ayant besoin du Portugal dans la guerre de succession d’Espagne il marie sa sœur Marie-Anne a au roi Jean V de Portugal, son cousin utérin

Charles VI (1711 - 1740)

Il doit, en 1714, renoncer à ses prétentions au trône espagnol, mais il conserve le royaume de Naples, la Sardaigne qu’il échange contre la Sicile avant d’échanger cette dernière contre les duchés de Toscane et de Parme, et les Pays-Bas espagnols dont il confie la régence à sa sœur Marie-Elisabeth.

De son union il n’aura que 2 filles Marie-Thérèse et Marie-Anne. Il ne désirait pas qu'à son décès ses états soient démembrés au profit des maris de ses nièces, l'Électeur de Bavière et l'Électeur de Saxe. Il édicta en 1713 la Pragmatique Sanction autorisant ses filles à lui succéder dans ses domaines patrimoniaux, avant ses nièces. Les Électeurs, époux de celles-ci, acceptèrent ainsi que les différentes puissances européennes dans un premier temps.

Charles V de Lorraine qui avait été accueilli à Vienne et qui s’y était marié avait eu un fils Léopold qui avait retrouvé son duché lorsque Louis XIV eut besoin de soutien lors de la succession d’Espagne. Mais les querelles se raniment et Charles envoie ses 2 fils François et Charles auprès de Charles VI.

En 1733, la guerre reprend à l'occasion de la succession au trône de Pologne. Le traité de Vienne termine cette guerre en 1735, en donnant la Lorraine et le Barrois à Stanislas en dédommagement. François III de Lorraine et de Bar renonce à ses duchés héréditaires mais l’empereur l’autorise à épouser Marie-Thérèse, concrétisation d'une longue aspiration des deux fiancés et leur donne le grand duché de Toscane.

A sa mort la pragmatique sanction est remise en cause. C’est la guerre de succession d’Autriche

En 1745, Marie-Thérèse finit par être reconnue. François et elle sont couronnés empereur. Le règne des Habsbourg-Lorraine commence.